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#4 Le marché de Bolbec, le plus vieux de France.

Catégories : Si Bolbec m'était conté

Savez-vous que le marché de Bolbec compte parmi les plus vieux marchés de France !

 

 

La Place de Gaulle ainsi appelée depuis le 15 décembre 1970, portait auparavant depuis 1894 le nom de place Carnot et encore avant le nom de place du Marché car c’est là que se tenait et se tient toujours le marché, tous les lundis, depuis l’année 1300 où Jean le Bon dit le Boiteux, sire et baron d’Harcourt et de Lillebonne mort en 1326, décida de transférer le marché du village des Trois-Pierres à Bolbec quand cette dernière commençait à prendre de l’importance. Le roi Philippe Le Bel, par lettres patentes, en autorisa le transfert.

 

 

Les seigneurs de Lillebonne établirent le marché sur cette grande place en forme d’hémicycle, non loin de l’église au débouché de la vallée de Fontaine à l’un des endroits assez rares où la vallée est large et la pente très légère.. Cette place dépendait de leur domaine non fieffé. Ils y construisirent des halles, solidement charpentées.

 

 

Ces halles s’agrandirent peu à peu et d’autres bâtiments furent ajoutés. Tous ces édifices disparurent dans le grand incendie de 1765. On ignore à quelle date fut reconstruite la grande halle visible sur ces deux cartes postales anciennes et qui fut démolie en 1885.

 

 

Les comtes de Lillebonne devaient faire respecter les transactions qui avaient lieu sur la place du marché. Aussi eurent-ils, dès l’origine, des mesures-étalons qu’ils confiaient à leurs officiers qui les utilisaient pour mesurer ou peser les marchandises exposées ou pour contrôler les instruments employés par les marchands. L’une de ces mesures-étalons est parvenue jusqu’à nous et est exposée au musée des Antiquités de Rouen. Il s’agit « d’un boisseau à blé en bronze, orné à l’extérieur de feuillages gravés en creux qui décèlent la main du XIVe siècle. Ce boisseau étalon de Bolbec pèse 21 kg et a une contenance de 43,77 litres.

 

 

 

Ce boisseau était marqué aux armes des d’Harcourt, seigneurs haut-justiciers de Lillebonne et de Bolbec. Un cercle de cuivre rouge uni, posé après coup, présente un écusson « de gueules à deux faces d’or », aux armes des sires d’Harcourt.

 

 

 

Il fut ensuite relégué dans les greniers de l’Hôtel de Ville puis fit  partie d’un lot de vieilles ferrailles vendues administrativement le 6 juin 1885 et acquis le 7 décembre 1886 par M. Brianchon, archéologue, conseiller municipal de Gruchet-le-Valasse, qui en fit don au Musée de Rouen. Cette mesure seigneuriale avait figuré à l’Exposition Universelle de Paris en 1867 où elle a valu à l’exposant une médaille de bronze, à l’Exposition Internationale de Paris en 1878 où « elle produisit son meilleure effet sur un  socle dans  la salle dédiée au XVe siècle ».

 

 

Le marché était une source de revenus importante pour le comte de Lillebonne. C’est la raison pour laquelle il fut la source de longues difficultés entre les comtes de Lillebonne et les seigneurs de Fontaine. Malgré l’importance de leurs fiefs sur Bolbec, ces derniers n’avaient aucun droit sur ce marché. Entre 1519 et 1637, ce fut une succession de querelles et de procès pour obtenir de percevoir les droits inhérents à ce marché. Le dernier mot revint à Louis XIII qui, par lettres patentes de juillet 1637 octroyées à Dame Catherine Henriette, légitimée de France, Duchesse d’Elbeuf et comtesse de Lillebonne, lui attribua définitivement les droits.