Vous êtes ici : Accueil » MA MAIRIE » PUBLICATIONS » #9 Quand Bolbec mouchait la France entière et le monde ! (3ème partie)

Catégories : Si Bolbec m'était conté

Il reste encore, en se promenant dans les rues de la ville, quelques témoins de ce passé textile que nous venons d’évoquer dernièrement, sous la forme de vieux bâtiments ayant abrité une de ces fabriques de mouchoirs. La fabrique Chevalier Letellier, rue du Prieuré devenue rue Victor Hugo, Louis Augustin Chevalier Letellier construisit en 1840, à l’emplacement de l’ancien cimetière, une fabrique de mouchoirs. En 1847, elle comprend 374 métiers et 7 machines. Quinze ans plus tard il agrandissait son entreprise pour y construire magasins, remises et maisons pour les contremaîtres en achetant des terrains rue aux Moules correspondant aux numéros 15 à 19 de la rue Thiers ainsi nommée depuis 1879. En 1872, le nouveau propriétaire, Justin Hanias, acheta l’usine qui comprenait alors 146 métiers à tisser, 8 000 broches, des moteurs à vapeur. A l’emplacement de la filature, il créait rue aux Moules (rue Thiers actuelle) un hôtel de voyageurs (Hôtel de Rouen). En 1879, la ville acheta l’ensemble et transforma l’ancien tissage en école communale de garçons, l’école Victor Hugo, inaugurée en 1880. En 2002, une nouvelle école est construite à la place de l’ancienne.

Aux numéros 108 et 110 de la rue Léon Gambetta, anciennement rue du Havre, tournait au XIXe siècle  la fabrique de mouchoirs qu’ont dirigée Jean-Baptiste Bellenger (1829-1863) puis son fils Henri Frédéric (1840-1872). Abraham Fauquet en devint propriétaire et, en 1893, sa veuve en fit don à la ville de Bolbec à la condition que les bâtiments deviennent une école ou un établissement associatif portant le nom de leur fils, Raoul.  L’école Raoul Fauquet accueillera des élèves dans ses locaux de 1901 à 2000, locaux occupés depuis par des associations.

La fabrique de mouchoirs Poulingue fonctionnait au 42 rue Alcide Damboise anciennement rue de Gruchet, puis devint une simple propriété privée détruite par un bombardement pendant la dernière guerre. A son emplacement la ville construisit l’école Claude Chapelle inaugurée en 1959.

A l’extrémité de la rue Lechaptois, Louis Mabire exploitait dès 1847 une fabrique de mouchoirs comprenant 400 métiers et 10 machines. En 1879, l’expropriation de l’hôpital Fauquet installé jusque là rue Collen Castaigne, à l’emplacement de l’actuelle fonderie du Val Ricard, amena la ville à le transférer à l’angle des rues Lechaptois et Georges Auger, sur un terrain donné par Edouard Dupray et à la place de la fabrique de mouchoirs dont il ne reste plus que le pavillon du directeur, longtemps appelé château Vardon, et des bâtiments le long de la rue Lechaptois, en cours de démolition actuellement.

Dans le parc du château de Roncherolles, en bordure de l’ancienne route royale puis impériale Rouen-Le Havre, actuellement avenue du Maréchal Joffre, Jacques Fauquet  dirigeait une fabrique de mouchoirs dont les ateliers qui possédaient des arcades encore visibles, ont été transformés en habitations.

En 1822, Jean Blondel frères possédait au 67 rue Thiers, une fabrique de mouchoirs sur le terrain situé derrière leur maison. En 1847, la fabrique comprend un fourneau, 15 machines et emploie des ouvriers à domicile. En 1850, elle appartient à Séraphin et Alexandre Blondel.

Entre l’avenue du Maréchal Foch et la rue Gambetta, Séraphin Blondel créa une fabrique de mouchoirs. La fabrique passa ensuite entre les mains  de la société Veuve Palfray et Baudin en 183,9 puis de la Compagnie Baudin Carault  qui s’agrandit en construisant en 1922 un grand bâtiment  entre la rivière et la rue Gambetta. Elle devint ensuite la compagnie Fleurot-Baudin dont les mouchoirs à la marque du « Coq » étaient connus et vendus dans le monde entier. L’usine ferma ses portes en 1982. C’était la dernière fabrique de mouchoirs encore active. De nos jours, les bâtiments, toujours existants ont été transformés en logements.

Au 5, rue Edouard Dupray , il y avait à Bolbec en 1862,  une fabrique de mouchoirs nommée « Veuve Numa Lheureux et fils » qui faisait travailler tant en ville qu’à l’extérieur environ 500 personnes ; en 1865, cette fabrique devient « Fauquet et Lheureux » et, en 1884, on y trouve toujours un Lheureux fabricant de mouchoirs, un des premiers membres de la Chambre de Commerce de Bolbec. En 1898, Albert Lheureux dirigeait encore cette manufacture située à l’angle des rues Lechaptois et Edouard Dupray.

Au 5, rue de Gruchet (rue Alcide Damboise actuelle), Athanase Daniel, né en 1820, fonda une fabrique de mouchoirs. A son décès en 1882, son fils unique, Frédéric, reprit, à l’âge de trente ans, l’entreprise de son père, déjà prospère. Industriel avisé, consultant en droit éclairé, il participa à l’extension du tissu industriel local par ses fonctions au sein de la Chambre de Commerce et du Conseil de Prud’hommes, organismes dont il était un membre actif. L’aîné des deux fils de Frédéric, Alfred Daniel, reprit la fabrique à la suite de son père, jusqu’à la crise de 1930, date de la fermeture définitive. Après être devenue la propriété des Etablissements Marette, l’usine fut détruite et resta longtemps un terrain vague jusqu’à la construction d’un parking et d’immeubles d’habitations. Elle était située entre la rivière et l’avenue Foch. Il ne reste plus aujourd’hui que les piliers du portail d’entrée et la maison de maître des manufacturiers, au fond du parking.

Au XIXe siècle, Auguste Fauquet avait créé de part et d’autre de l’accès à son hôtel particulier aux numéros 4 à 8 de la rue de la République, actuellement une banque, deux ateliers de confection de mouchoirs s’ouvrant aujourd’hui en façade chacun sur un commerce, les arcades aveugles de l’ancienne fabrique étant toujours visibles de chaque côté du passage.